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Le trouble de l’attachement chez la clientèle adolescente du Centre jeunesse de Montréal : Comparaison entre jeunes ayant différents types d’attachement

Par Amélie Filiatrault-Charron, École de criminologie, Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal. Rapport de stage présenté à la Faculté des études supérieures en vue de l’obtention du grade de Maître en criminologie option stage en intervention

Décembre 2008.Classification du DSM-IV révisé

Classification du DSM–IV

La classification du DSM–IV révisé est la plus utilisée pour diagnostiquer ces jeunes et pour pouvoir faire un traitement efficace par la suite. Les critères diagnostiques du Trouble réactionnel de l’attachement sont les suivants:

A) Mode de relation sociale gravement perturbé et inapproprié au stade du développement, présent dans la plupart des situations et ayant débuté avant l’âge de 5 ans, comme en témoignent les manifestations (1) ou (2) :

  1. Type inhibé : incapacité persistante, dans la plupart des situations, à engager des interactions sociales ou à y répondre d’une manière appropriée au stade du développement, ce qui se traduit par des réponses excessivement inhibées, hypervigilantes, ou nettement ambivalentes et contradictoires ;
  2. Type désinhibé : liens d’attachement diffus, qui se manifestent par une sociabilité indifférenciée et une incapacité marquée à faire preuve d’attachements sélectifs.

B) La perturbation décrite dans le critère A n’est pas uniquement imputable à un retard du développement (comme dans le Retard mental) et ne répond pas aux critères d’un Trouble envahissant du développement.

C) Carence de soins, comme en témoigne au moins un des éléments suivants :

  1. négligence persistante des besoins émotionnels élémentaires de l’enfant concernant le confort, la stimulation ou l’affection ;
  2. négligence persistante des besoins physiques élémentaires de l’enfant ;
  3. changements répétés des personnes prenant soin de l’enfant empêchant l’établissement de liens d’attachement stables.

D) On présume que la carence de soins décrite dans le critère C est responsable de la perturbation du comportement décrite dans le critère A. (p.148).

La typologie de ZEANAH, MAMMEN et LIEBERMAN

La typologie de Zeanah, Mammen et Lieberman (1993) est divisés en trois catégories : le trouble du non-attachement, l’attachement troublé et le trouble perturbé (perte ou brisure) de l’attachement.
Le trouble du non-attachement

Les enfants atteints de ce trouble ne démontrent pas une préférence tangible pour une figure d’attachement. En fait, ils ne vont pas rechercher l’aide constante d’une personne spécifique lorsqu’ils sont malades, blessés, affamés ou pour tout autre comportement d’attachement. De plus, ils n’expriment pas d’émotion au contact des autres.Zeahan, Mammen et Lieberman (1993) ont divisé le trouble du non-attachement en deux sous-catégories: le type 1 (retrait d’émotion) et le type 2 (aucune discrimination dans la sociabilité).

  • Dans le type 1, ces enfants ne démontrent pas ouvertement leurs émotions mais ils peuvent ressentir du plaisir de manière spontanée lorsqu’ils interagissent avec autrui. Par exemple, un enfant du type 1 joue avec des enfants dans un parc et ne semble pas être enthousiaste mais lorsqu’il aperçoit une balançoire, un gros sourire apparaît sur son visage.
  • Dans le type 2, l’enfant expérimente des émotions superficielles et lors d’une absence d’une figure d’attachement, il ne manifeste aucune détresse ou exprime une détresse disproportionnée avec plusieurs personnes, même avec des étrangers.

L’attachement troublé

L’attachement troublé implique que ces enfants sont attachés à une figure d’attachement mais d’une manière négative. Cet attachement est caractérisé par des conflits intenses et omniprésents dus à des sentiments de colère, de peur, d’anxiété ou autres émotions négatives. L’enfant peut ne pas exprimer ces émotions de manière directe pour le faire en adoptant un comportement d’évitement, en transformant ses émotions, en se battant, etc. Trois sous-catégories sont identifiées par Zeanah, Mammen et Lieberman (1993) :  l’attachement désordonné avec inhibition, avec l’idée de se mettre en danger et avec l’inversion des rôles.

  • Dans le premier cas, les enfants reconnaissent et préfèrent une figure d’attachement. Cette relation est toutefois exagérée ou marquée par des évitements prononcés envers la figure d’attachement et des comportements d’hypervigilance. De plus, ces enfants auront tendance à écourter leurs moments d’exploration dans des contextes stressants mais aussi dans des situations non familières.
  • Dans le deuxième cas, ces enfants développent un pattern d’imprudence, de prédisposition aux accidents et de comportements agressifs, parce qu’ils ne sont pas en mesure d’utiliser la mère comme une indicatrice des dangers l’entourant. Ils ne se tournent pas vers elle non plus en situation de danger pour se protéger. Ces enfants deviennent ainsi anxieux et réagissent fortement lors d’une séparation.
  • Dans le dernier cas, ces enfants développent des compétences précoces en ce qui concerne les soins, l’autoprotection. Ces enfants s’attribuent des fonctions qui reviennent habituellement à la figure d’attachement. Cette attitude peut engendrer de la colère et des comportements punitifs ou de contrôle.

Le trouble perturbé de l’attachement

Dans ce trouble, ces enfants ont perdu la première figure d’attachement (par exemple: la mort de la mère, l’abandon parental, etc.). Cette perte peut causer des problèmes graves à long terme. Il peut même faire en sorte que ces enfants se détachent de tout lien. Néanmoins, ils peuvent construire de nouveaux liens mais la peur de les perdre à nouveau peut compliquer le tout. Ainsi, ils peuvent avoir des réactions assez fortes à la séparation temporaire d’une figure d’attachement (crier, appeler, chercher, refus de réconfort, absence d’émotions, problèmes alimentaires et de sommeil, etc.).

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